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09.00  Le château de Beaufort de 1975 à 2015, d’un enjeu militaire stratégique à une légitimité contestée

Il s’agira ici de mettre en avant l’instrumentalisation politique du site du château de Beaufort par différents acteurs concurrents en présence. Le patrimoine est ici considéré comme capteur de ressources symboliques, mobilisé par des acteurs concurrentiels pour se légitimer.

Le 25 janvier 2015 a signé la fin de la réhabilitation du château de Beaufort – une forteresse construite par les Croisés dominant les plaines du Liban Sud. Le chantier de réhabilitation a été lancé en 2001, au lendemain du retrait de l’armée israélienne du site, occupé depuis 1978, et a pour but de mettre en scène les différentes strates historiques du site, y compris pendant la période d’occupation conflictuelle. Il a mobilisé à cette fin différents acteurs institutionnels, politiques et sociaux. L’intérêt patrimonial du château commence dans les années 1930 avec les fouilles initiées par des missions archéologiques étrangères. Le début de la guerre civile en 1975 et l’invasion israélienne en 1978 marquent une rupture. Depuis, le site est associé à la période d’occupation israélienne, mais fait aussi l’objet d’appropriations concurrentielles par une pluralité de groupes qui, par leurs stratégies et discours, contestent leurs usages respectifs.

Comment les conflits au Liban Sud ont-ils pesé sur les transformations du lieu ? Quels sont les enjeux de la patrimonialisation du site et que révèle la pluralité de représentations qui lui sont associées ?

Ce travail se base sur un corpus croisant des entretiens effectués avec les acteurs de la patrimonialisation du château et des interlocuteurs témoins de conflits répétés autour de Beaufort, des observations du site effectuées lors de séjours de terrain effectués depuis le début de ma recherche, ainsi que sur la base d’un travail d’archives portant sur la situation du château pendant l’occupation du Liban Sud.

Si en situation de conflit ouvert la forteresse a représenté un enjeu stratégique et symbolique disputé par des acteurs antagonistes, en situation de post-conflit, la patrimonialisation du site par l’État libanais met en jeu sa propre légitimation. Cette légitimité est contestée par des groupes d’acteurs politiques et sociaux qui mobilisent l’image du château pour leurs propres intérêts.

Le site de Beaufort est donc envisagé comme un palimpseste où se lisent les traces et les marques accumulées par les différents groupes d’acteurs qui investissent, ou ont investi le lieu. Il s’agira aussi de mettre en avant l’articulation complexe entre temporalités et échelles (locales, régionales, nationales) qui se joue à Beaufort.

Participant.e
Université François Rabelais Tours
Phd candidate in geography
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