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L’autonomisation de la préservation des maisons de style Gingerbread à Port-au-Prince, Haïti : La communauté de Bois-Verna

Quoi:
Paper
Quand:
11:00 AM, Jeudi 28 Sep 2017 (15 minutes)
Où:
Dawson Hall | Le Balcon - Dawson Hall (enter through | accès par le 1435 rue City Councillors)
Comment:

Comment la communauté de Bois-Verna participe-t-elle dans la préservation des maisons de style Gingerbread ? Construites à partir des années 1880 par l’élite voulant s’installer dans les zones de verdures à l’est de Port-au-Prince loin du centre-ville alors en pleine expansion, ces résidences sont l’une des expressions culturelles et architecturales les plus représentatives du patrimoine bâti en Haïti. Si la construction du premier Palais National d’Haïti (1881) fait figure de modèle pour les négociants et les grandes personnalités de la capitale, le retour dans les années 1900, de trois architectes haïtiens venant de l’École d’Architecture de Paris, assure la diffusion de ce style au pays notamment dans les quartiers huppés de Port-au-Prince avant de gagner d’autres villes du pays.

Les Gingerbreads font l’objet d’un premier ouvrage publié en 1975. Écrite par une Américaine qui les a retrouvées presque menacées, cette publication les fait connaître à l’international. Pourtant l’État haïtien montre peu d’intérêt dans la sauvegarde de ces élégantes maisons autrefois occupées par les plus grands personnages de la capitale. Néanmoins, les habitants de Bois-Verna donneront une vocation historique, commerciale et culturelle à ces maisons centenaires, et, ce faisant, ils arrivent à construire une communauté patrimoniale informelle. De plus, des organismes internationaux viennent en appui pour sensibiliser la société de l’importance de préserver ces bijoux ajoutés sur la liste de World Monuments Watch de 2010 comme patrimoine architectural en péril.

En 2015, nous avons participé à un inventaire réalisé par la Columbia University sur ces maisons et, par la suite, recueilli des témoignages des résidents pour comprendre les manières dont ils s’organisent en dépit de la faible préoccupation des instances étatiques pour conserver l’architecture identitaire et historique de ce quartier. Plusieurs générations ont habité ces vieux manoirs et, selon nos entretiens, elles sont fières d’en avoir hérité. D’ailleurs, nous remarquons qu’après le séisme du 12 janvier 2010, les habitants de Bois-Verna sont devenus plus attachés à ces édifices prestigieux et imposants. Il s’avère que la charpente de bois de ces maisons répond aux pressions sismiques caractérisant cette zone. Tandis que les autres maisons construites en béton armé s’écroulaient, celles-ci ont tenu le coup sauvant par le fait même de nombreuses vies humaines. Ainsi, non seulement ces maisons jouent un rôle fondamental de porteur de mémoire et en tant que manifestation culturelle, artistique et esthétique produite en Haïti, elles sont aussi les rares monuments historiques ayant survécu au cataclysme du 12 janvier 2010. Ces immeubles représentent aujourd’hui une solution scientifique aux difficultés à protéger les résidents lors de séismes. Ultimement, ce sont des actions de propriétaires privés jouant un rôle d’avant-garde dans la construction d’une communauté, qui veillent sur la conservation et la mise en valeur des Gingerbread de ce lieu.

Participant.e
Université d’État d’Haïti
Mémorand en patrimoine bâti
Detail de session
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